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L'évitement spirituel

Ah, le développement personnel… Cet univers fascinant où l’on guérit ses blessures d’enfance en récitant des mantras et où l’on règle ses conflits en “envoyant de l’amour” (non, ça ne marche pas toujours).


Je caricature évidemment, c’est plus complexe que ça, mais ça reste un article de vulgarisation !


Derrière les cristaux, les retraites de silence et les discussions sur les énergies cosmiques, il y a un piège bien connu : l’évitement spirituel ou spiritual bypassing.


C’est quoi l’évitement spirituel ?


L’évitement spirituel, c’est l’art subtil de fuir ses problèmes sous couvert de spiritualité, de positivisme, de conscience ou d’éveil. Au lieu d’affronter une émotion inconfortable ou une situation difficile, on la contourne en s’accrochant à des concepts spirituels.


C’est un peu comme si, au lieu de réparer une fuite d’eau, on mettait une belle tapisserie zen par-dessus. Ça a l’air joli, mais à un moment, ça va sentir le moisi.


Exemples où on se reconnaît tous un peu :

- Marie vient de se faire larguer. Plutôt que de se rouler sous la couette, de crier ou d’appeler sa meilleure amie pour pleurer un bon coup, elle répète : « Tout arrive pour une raison, l’Univers sait ce qu’il fait. » Et hop, elle refoule sa tristesse sous un joli vernis de lâcher-prise (qui va craquer au prochain slow à la radio).

- Paul est en conflit avec son collègue. Plutôt que de poser une limite ou d’avoir une conversation honnête, il décide de « lui envoyer de l’amour » et d’ignorer complètement la situation. Résultat ? Il accumule de la frustration et finit par exploser… ou par attraper une mystérieuse grippe qui le met en arrêt de travail (coucou le corps qui parle).

- Sophie est en pleine crise existentielle. Au lieu d’explorer ses peurs, ses désirs et de se poser de vraies questions, elle part en retraite chamanique en espérant que l’ayahuasca lui donnera directement la réponse. Spoiler : elle revient avec de belles visions… mais toujours aucune idée de ce qu’elle veut faire de sa vie.


Pourquoi c’est un problème ?


Entendons-nous bien : je n’ai rien contre l’ayahuasca, les mantras, l’amour, la foi en la vie… bien au contraire…


Mais les émotions qu’on évite ne disparaissent pas. Elles s’accumulent, se transforment en tensions, en fatigue, en anxiété… ou en crises de larmes inexpliquées devant une pub pour du café.


Donc l’utilisation de ces outils est une chose, mais tout dépend depuis quel espace ça part. Et quand ça parti d’une fuite, c’est le meilleur moyen pour ne jamais pouvoir vivre vraiment la gratitude, la foi… ou d’utiliser les pierres, mantras ou autres en présence.


La spiritualité n’est pas une échappatoire ou une nouvelle mode. Méditer, faire du yoga, réciter des affirmations, c’est bien… mais peut pas se faire en faisant l’économie d’une vraie introspection, d’une conversation difficile ou d’une thérapie quand c’est nécessaire. Ça ne remplace pas de poser ses limites, de ressentir ce qui pique, d’affronter la réalité.

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Passer de l’illusion à la réalité.


Et ouais, parfois ça frotte…


Comment éviter… l’évitement ?


1. Vérifier si c’est vraiment du lâcher-prise… ou juste de l’évitement.

   → Si tu ressens encore de la colère, de la tristesse ou de la frustration après ton mantra, c’est que ça demande peut-être d’être accueilli autrement.


2. Accepter que certaines émotions sont inconfortables.

   → Pleurer, être en colère, avoir peur, c’est normal. Vouloir sauter directement à la gratitude et à l’acceptation sans passer par là, c’est comme essayer de monter au dernier étage sans escalier.


3. Se poser une question simple : Est-ce que j’utilise cette pratique pour me connecter à moi-même… ou pour éviter quelque chose ?

   → Si c’est pour éviter, c’est peut-être le moment d’aller voir ce qui gratte.


En bref…


On est humain, et en tant qu’humain ce qui aide n’est pas de fuir l’inconfort mais d’apprendre à le traverser. C’est être capable d’être dans la gratitude tout en reconnaissant que, parfois, la vie fait mal et en continuant d’être en mouvement. C’est pouvoir envoyer de l’amour… mais aussi poser une limite quand c’est nécessaire.


Alors la prochaine fois que tu te surprends à dire « C’est parfait comme c’est » alors que t’es en train de bouillir intérieurement… pose-toi la question : et si, pour une fois, je regardais ça en face ?


Et la prochaine fois que t’as envie de critiquer la spiritualité parce que selon toi ça ne fonctionne pas, parce que t’as côtoyé des gens qui se sont noyés dedans… demande-toi si c’est la spiritualité qui est un problème ou ce que les humains en font


Si t’es prêt.e à sortir des illusions et avancer dans ta vie, je reprends les consultations le jeudi à Toufflers - et en ligne selon mes dispo - et les breathwork en ligne et en présentiel 1 fois/mois.




 
 
 

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